NAUFRAGE

La mer était calme, même belle et ensoleillée
Le soleil de l’amour, du bonheur nous réchauffait de ses rayons
La traversée promettait un beau voyage, un bel avenir,
On ne l’a pas vue venir, la tempête, aussi sournoise que dévastatrice
Elle a éclaté tout d’un coup avec un vent violent et meurtrier
Les vagues se sont déchaînées sous une pluie torride
Et notre beau bateau s’est mis à couler
Tétanisés par l’horreur
Anéantis par la douleur mordante
La faucheuse a montré son nez en emmenant notre trésor
Le drame nous a blessés au plus profond de notre être
Brisant notre cœur
Nous amputant des quatre membres
Pendant qu’on voyait notre bateau s’enfoncer dans le néant de l’océan de la vie
Des gens nous ont jeté des bouées de sauvetage
Pendant que d’autres nous scrutaient avec leurs jumelles
Impuissants ? Indifférents ?
Sans forces, nous nous sommes agrippés, serrés au milieu de cette mer cruelle
Des sauveteurs nous ont porté jusqu’au plancher de leur embarcation
Gravement blessés, nous avons retrouvé la terre ferme
Nous ne sommes pas morts de ce naufrage
Rescapés de ce Titanic familial
Mais handicapés à vie, les cicatrices sont tatouées en nous pour toujours
Les douleurs chroniques récurrentes à perpétuité
Une petite étoile brille toujours au-dessus de nous
Pour nous réapprendre à marcher
Nous éclairer de signes d’amour
Nous aider à survivre à la mort
C’est le seul médicament qui peut nous soulager,
L’amour qui est éternel et résiste à tous les naufrages.

 

I. Fouassier


Vivre et croire,
c’est aussi accepter que la vie contient la mort
et que la mort contient la vie.
C’est savoir, au plus profond de soi,
qu’en fait, rien ne meurt jamais.
Il n’y a pas de mort,
il n’y a que des métamorphoses.
Tu ne nous a pas quittés
Mais tu t’en es allé au pays de la Vie,
Là où les fleurs
Plus jamais ne se fanent,
Là où le temps
Ne sait plus rien de nous.
Ignorant les rides et les soirs,
Là où c’est toujours matin,
Là où c’est toujours serein.
Tu as quitté nos ombres,
Nos souffrances et nos peines.
Tu as pris de l’avance
Au pays de la Vie.
Je fleurirai mon cœur
En souvenir de toi,
Là où tu vis en moi,
Là où je vis pour toi.
Et je vivrai deux fois…


(Par Père André Marie)


Avancer pour ne pas sombrer :


Souris, même si tu n’as n’en pas toujours envie
Souris, car c’est ce que veut l’Ange qui est parti
La tristesse ne résout rien
Elle renforce le chagrin
Elle te détruit chaque jour un peu plus

Ne garde pas au plus profond de ton âme
Ce qui te déchire et fait jaillir les larmes
Ne reste pas sans cesse dans la douleur
Écoute ce que l’Être Aimé murmure à ton cœur
Sois attentif à ses mots

Écris ce qu’il veut que tu dises
Écris-le pour que ta vie s’éclaircisse
Écris ce qu’il te dicte
Car c’est ainsi qu’il t’incite
A entrevoir la vie différemment
A continuer ce parcours qui est le tien

Écris, fais sortir les mots qui t‘empoisonnent
Exprime tes sentiments et libère-toi de ce poids qui te ronge
Évacue ce trop plein de tristesse qui te mine
Ne t’enfonce d’avantage pour ne devenir que ruine
Fais-toi violence et franchis le pas

Vis les choses autrement
Vis les choses intensément
Apprivoise un tant soit peu ta détresse de mère
Relève-toi, ne reste pas les genoux à terre
Regarde la vie avec ton cœur
De l’intérieur ressens le monde extérieur
Cette douloureuse expérience fais-en quelque chose

Avance avec ta souffrance
Avance avec ta différence
Trace-toi un nouveau chemin
Avec ton Ange qui te tient la main

N’oublie jamais qu’il guide tes pas
Pour que le jour venu dans cet Au-delà
Une nouvelle vie s’ouvre à toi
Sois dans cette espérance qui te remplie de joie
Avance, pour ne pas décevoir l’Ange qui te donne cette foi.


(Auteur inconnu)


Par la mort, la famille ne se détruit pas, elle se transforme, une part d'elle va dans l'invisible.
On croit que la mort est une absence, quand elle est une présence secrète.
On croit qu'elle crée une infinie distance, alors qu'elle supprime toute distance, en ramenant à l'esprit ce qui se localisait dans la chair.
Que de liens, elle renoue,que de barrières elle brise,que de murs elle fait crouler, que de brouillard elle dissipe, si nous le voulons bien.
Plus il y a d'êtres qui ont quitté le foyer, plus les survivants ont d'attaches célestes. Le ciel n'est plus alors uniquement peuplé d'anges, de saints connus ou inconnus et du Dieu mystérieux. Il devient familier, c'est la maison de famille, la maison en son étage supérieur, si je puis dire et du haut en bas, le souvenir, les secours, les appels se répondent.
Père Sertillanges O.P.


Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans aliénation, vivez autant que possible en bon terme avec toute personne. Dites doucement et clairement votre vérité et écoutez les autres, même le simple d’ esprit et l’ ignorant ; ils ont eux aussi leur histoire. Evitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l’ esprit. Ne vous comparez avec personne, vous risqueriez de devenir vain ou vaniteux. Il y a toujours plus grand et plus petit que vous. Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements. Soyez prudent dans vos affaires car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe, plusieurs individus recherchent les grands idéaux et partout la vie est remplie d’ héroïsme. Soyez vous-même. Surtout n’ affectez pas l’ amitié. Non plus ne soyez pas cynique en amour, car il est en face de toute stérilité et de tout désenchantement aussi éternel que l’ herbe. Prenez avec bonté le conseil des années en renonçant avec grâce à votre jeunesse. Fortifiez une puissance d’ esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude. Au- delà d’ une discipline saine, soyez doux avec vous- même. Vous êtes un enfant de l’ univers, pas moins que les arbres et les étoiles, vous avez le droit d’ être ici. Et, qu’ il vous soit clair ou non, l’ univers se déroule sans doute comme il le devrait. Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui et, quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez dans le désarroi bruyant de la vie la paix de votre âme. Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Prenez attention, tachez d’ être heureux.

Anonyme. Manuscrit trouvé dans une église de Baltimore en 1692.


Une visite indésirable,

Quand l’épreuve est entrée chez moi, d’abord, je l’ai bien mal reçue. Je lui ai dit qu’elle s’était trompée de vie. Qu’elle ne pouvait pas s’installer chez moi sans m’avoir demandé mon avis. Et je n’en finissais plus de lui dire : « Pou[rquoi? Pourquoi moi? Pourquoi maintenant? »

Elle m’a répondu : « Détrompe-toi! Je n’arrive pas pour rien! Je n’arrive pas les mains vides! Calme-toi! Écoute-moi! J’ai un secret pour toi. » Mais, je refusai de l’écouter.... Quand l’épreuve est arrivée chez moi, j’ai voulu me dérober, me cacher, m’enfuir, j’ai voulu lui suggérer une autre adresse, l’adresse de quelqu’un qui, selon moi, ne méritait que ça…Et je ne cessais de lui dire : « Pourquoi? Pourquoi moi? Pourquoi maintenant? »

Elle m’a répondu : « Tu n’as rien compris! Je suis déjà entrée chez toi et je suis là pour rester. Je ne viens pas pour rien, J’ai du nouveau pour toi. J’ai un secret Pour toi. Pourquoi ne m’accueilles-tu pas? » Alors, voyant que ma révolte ne me menait nulle part, j’ai ramassé tout de que j’avais de courage et d’énergie. J’ai parlé à des amis…J’ai cherché du soutien et de l’aide et puis, je lui ai dit : « Voilà : c’est maintenant…C’est maintenant que je veux connaître Ton secret ».

Sa réponse se fit attendre…Puis, un jour que je me trouvais dans un lieu de calme et de réflexion, l’épreuve m’a parlé…Elle m’a dit : « Tu veux connaître mon secret » Le voici :Il y a deux personnes en toi :
la FORTE et la FAIBLE :
« LA FAIBLE! Elle achève son travail. Elle a paniqué. Elle a tenté de fuir. Elle a questionné. Elle s’est même révoltée. Elle a donné des grands coups de cœur dans le vide. Elle a creusé de son mieux l’abîme de la désespérance. Mais, elle est en train de perdre la bataille.
La FORTE! Elle est en train de naître. Déjà elle se tient debout. Elle regarde par en avant. Elle est réceptive du meilleur qui s’annonce pour toi. Elle cherche sereinement les vraies solutions. Elle t’apporte de nouvelles valeurs. Elle te fait vivre autrement. J’ai besoin de la personne FORTE qui est en toi, je ne viens pas pour rien. J’apporte des richesses avec moi. À cause de moi, tu auras une nouvelle vie. Plusieurs, même, ne te reconnaîtront plus.

J’avoue que ce secret m’a apaisé. J’ai senti que je pouvais encore grandir. J’ai senti que je pouvais encore servir. J’ai senti qu’une sève de printemps circulait dans mes veines. Qu’un être nouveau était en train de naître dans le lit de ma douleur. Une vie nouvelle naît toujours d’une ouverture, d’une déchirure, d’une souffrance.
Et depuis ce jour, je porte ma croix, une croix que je n’ai pas choisie mais qui, je le vois, m’enrichit.

(Auteur inconnu)